Destination Zermatt.

Départ depuis la cabane des Vignettes pour une dernière journée à nouveau magnifique en haute montagne. On redescend jusqu’au Glacier d’Otemma et le Col de Charmotane, avant d’attaquer la montée en direction du Col de l’Evêque. En montant on dépasse quelques groupes partis avant nous depuis la cabane, dont un groupe de canadiens fêtards et un groupe d’américains ronfleurs.

Le parcours de la Haute Route Chamonix – Zermatt étant assez connu dans le monde, au mois d’avril on rencontre pas mal de randonneurs venus de l’étranger. Comme tout le monde fait un peu les mêmes étapes, forcément on se croise à plusieurs reprises dans les refuges. Le matin tout le monde part presque en même temps de la cabane, ensuite les écarts se creusent durant la journée, chacun avançant à son rythme et le soir on se retrouve tous ensemble dans le réfectoire pour manger.

Le premier soir à la cabane du Trient on avait remarqué à la table d’à côté, un groupe de québécois de plus en plus bruyant au fur et à mesure que les bouteilles de vin se vidaient. On pensait qu’ils auraient quelques difficultés à se lever le lendemain, mais lorsqu’on les a croisé au petit-déjeuner, on a dû se rendre à l’évidence, visiblement ils étaient bien mieux entraînés que nous… On les a quitté à Trient car ils faisaient la Haute Route via la cabane du Mont Fort et la cabane des Dix. On les a retrouvé à la cabane des Vignettes où les deux parcours se rejoignent pour la dernière étape. C’est avec une légère satisfaction qu’on a noté que leur volume sonore et leur consommation d’alcool avaient bien baissé, fatigue aidant, après quatre jours…

L’espace dans les cabanes étant assez restreint, il n’y a pas de chambres individuelles, mais des dortoirs de 10 à 20 places. La nuit il faut parfois compter avec des voisins de chambre un peu bruyants. Aux Vignettes on a partagé notre chambre avec un groupe d’américains au demeurant fort sympathiques, mais dont au moins deux personnes ronflaient. Personnellement connaissant mon sommeil plus que léger, j’ai adopté dès la première nuit des boules Quiès, mais par contre mon compagnon de cordée qui lui n’en a pas, a passé une nuit assez peu reposante, ce qui forcément rend ces mêmes voisins un peu moins sympathiques au petit matin…

On laisse donc ces deux groupes derrière nous en arrivant au Col de l’Evêque. Petite descente pour rejoindre le Haut Glacier d’Arolla, puis on prend la direction du Col du Mont Brulé. Au pied du col on fixe les crampons pour la dernière fois du parcours et au sommet du col on entre en Italie pour un court séjour d’un peu plus d’une heure afin de rejoindre le Col de Valpelline et revenir en Suisse.

Au passage du Col de Valpelline qui conclut la dernière montée avant le plongeon final vers Zermatt, on aperçoit enfin le Matterhorn et ses voisins non moins célèbres, la Dent d’Hérens et la Dent Blanche. Ce n’est pas encore le moment de relâcher notre attention, car il reste encore la descente du Glacier du Stockji et ses crevasses impressionnantes. On atteint Stafel sans encombre et à partir de là ce n’est plus les crevasses qu’il faut éviter, mais les nombreux cailloux que la neige peu abondante de cet hiver ne parvient plus à cacher. L’exercice se passera cette fois un peu moins bien, puisse qu’en voulant éviter un trou, je vais me retrouver couché au milieu de la route en terre. Plus de peur que de mal et l’on arrive enfin à Furi où il n’y a plus de neige. On pense qu’il n’est plus possible de descendre jusqu’à Zermatt en ski, alors on opte pour les bennes. Une fois dans les oeufs, on s’apercevra un peu déçu qu’il restait une bande de neige pour descendre jusqu’à Zermatt. C’est un peu à l’image de cet hiver, où l’attente et la recherche de la neige n’auront été qu’une succession de rendez-vous manqués.

La petite déception est vite oubliée lorsqu’on atteint Zermatt et cette Haute Route à ski 2011 aura été une belle aventure qui conclu cette saison 2010-2011 en beauté.

Montage vidéo du parcours :