1er avril 2014 – Jour 3

En 2013, notre précédente rando entre La Fouly et l’hospice du Grand St-Bernard m’avait laissé un léger goût d’inachevé. Premièrement parce qu’elle s’était terminée par notre abandon de la Haute Route en raison des mauvaises conditions météo. Deuxièmement parce que le passage du col de la Fenêtre d’en Haut, baigné dans un épais brouillard, ne permettait pas vraiment de profiter du paysage.

Cette année l’ambiance est totalement différente. La météo est annoncée au beau fixe jusqu’à demain soir au moins. Nous pourrons donc poursuivre notre route en direction de Zermatt et aujourd’hui profiter de la vue au sommet du col de la Fenêtre d’en Haut. Pourtant un léger nuage vient perturber notre sérénité. Ce soir notre gîte pour la nuit sera l’hospice du Grand St-Bernard. Hospice tenu par des moines et haut lieu de pèlerinages…

Notre plan de route originel prévoyait une troisième journée allant de La Fouly jusqu’au gîte de Plan du Jeu situé sur l’ancien domaine skiable de Super St-Bernard. Ce gîte n’étant quasiment jamais ouvert en semaine, nous avons dû nous rabattre sur l’hospice en désespoir de cause. Durant toute la traversée Chamonix-Zermatt, on loge dans des cabanes et des hôtels de montagne où l’on côtoie quasiment uniquement des gens qui partagent la même passion que nous pour la montagne et la Haute Route. Même si les nationalités et les langues diffèrent, on est tous réuni autour de la même passion et l’on se comprend à demi-mot. En logeant à l’hospice au milieu de gens venus là pour la prière et le recueillement, on avait peur d’être ‘hors sujet’. C’est malheureusement un peu ce qu’il s’est passé. Il y a comme un fossé invisible, une incompréhension manifeste entre les deux groupes, les personnes comme nous, juste de passage pour la nuit et les personnes venues là pour plusieurs jours en quête d’une hypothétique réponse.

De plus, après une journée passée à transpirer sur ses skis entre 5 et 6 heures, inutile de dire qu’on a généralement très faim au repas du soir. Malheureusement, je ne sais pas si c’est en raison de la période du Carême, mais c’est l’endroit où l’on a le moins bien mangé de toutes les cabanes jusqu’à présent et depuis notre première expédition en 2010. Un point de plus qui ne va pas nous motiver à revenir de sitôt.

Bref nous sommes impatients de pouvoir poursuivre notre route demain et de retrouver la sympathique cabane de Valsorey, avec son confort spartiate, mais son décors si majestueux. Et son fameux chili con carne…

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